TÉMOIGNAGE DE MME JACQUELINE BIBARD
Je suis la fille d’un héros de la Résistance. Nom de code Versin. Parce que mon père était sous la statue de Vercingétorix quand il a fallu trouver un nom de code. C’est sous ce nom qu’il a été chargé d’unifier les mouvements de Résistance de la région. Il avait déjà reçu la croix de guerre à l’issue de la Première Guerre mondiale, il l’a aussi reçue pour la Seconde. Ainsi que la légion d’Honneur, signée de la main du général de Gaulle. C’était un instituteur, issu d’une famille d’instituteurs ardéchois. C’est peut-être lui qui m’a donné le goût de la témérité. Et de l’enseignement puisque je suis également devenue institutrice.
On s’est rencontrés à Valence où mon mari était enseignant, pendant les vacances d’hiver de 1958. On s’est mariés à peine un an plus tard, le 2 février 1959. C’était la guerre, mais mon mari a eu un sursis très long, sans que nous n’ayons jamais trop su pourquoi. À 27 ans, il a enfin été appelé et il partit en octobre 1958 faire ses classes à Montluçon, puis en tant que sous-officier à l’Ecole d’Officier de Réserve, dans le service du matériel à Fontainebleau. C’est pendant ses classes que nous nous sommes mariés…